الأربعاء 04 كانون1/ديسمبر 2024
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Généralités sur le secteur agricole

Le secteur agricole occupe une place importante dans l’économie régionale tant par la proportion considérable d’emplois ruraux qu’il génère que par sa participation à l’entrainement de la consommation et de la création d’unités agroindustrielles régionales. Les régions du nord bénéficient de plusieurs conditions favorables au développement des activités agricoles : importance de la surface agricole utile, potentiel hydrique et forestier, pluviométrie, etc.

Chiffres clés du secteur agricole dans le Nord

  •  Superficie Agricole Utile : env. 1,37 millions d’hectares
  •  Superficie irriguée : env. 104 000 Ha
  •  Population rurale : 2 409 792 (environ 56% de la population totale)
  •  Nombre d'exploitations agricoles : env. 312 000
  •  Valeur de production moyenne : 9 milliards de Dirhams
  •  Journées de travail : env. 34,6 millions

La superficie agricole utile régionale représente près de 1,37 millions d’hectares soit près de 38% de la superficie totale, le reste étant occupé par la forêt, les zones incultes et les zones de parcours. Le statut des terres est essentiellement Melk – propriété privée- à plus de 80%.
Les régions du Nord se caractérisent également par un périmètre agricole irrigué particulièrement notable dans la province de Larache. La proportion des terres irriguées représente 10% dans la région de Tanger-Tétouan (env.48 000 hectares dont près de 20 000 Ha en grande hydraulique) et 6% dans la région de Taza-Al Hoceima-Taounate (env. 56 000 hectares). La grande hydraulique du Loukkous (province de Larache), avec une superficie de 70 000 hectares potentiellement irrigables offre une vocation agricole et agro-industrielle à cette zone.
L'agriculture contribue considérablement, à travers les différentes filières de production végétales et animales dans la promotion de l'économie de la région en engendrant une valeur de production moyenne d'environ 9 milliards de dirhams et un nombre total de journées de travail avoisinant les 34,6 millions.

Indicateurs économiques des principales filières agricoles

Indicateurs économiques

Prod. végétales

Prod. animales

Total

Chiffre d’affaires (Millions DH)

6 804 2 485 9 289

Valeur ajoutée (Millions DH)

4 085 1 022 5 107

Emplois en 1000 jt

25 289 9 738 35 027

Source : Agence de développement agricole

 Productions végétales

Les productions végétales sont notamment les céréales (blé tendre, blé dur, orge…) les légumineuses (fève, petit pois, pois-chiche, lentille), les fourrages (luzerne, bersim, avoine et vesce), les cultures maraîchères (pomme de terre, tomate, oignon, fève en vert), l'arboriculture (olivier, amandier et le figuier), les cultures industrielles (notamment sucrières) et oléagineuses et l’horticulture (principalement à Larache).

Céréaliculture et cultures fourragères

Les régions du Nord ont produit dans la campagne 2007-2008 près de 11,7 millions de quintaux de céréales soit près de 22% du total national. Les régions du Nord ont également produit 890 000 quintaux de légumineuses dans la campagne 2008-2009 soit près du 1/3 de la production nationale.

Les cultures fourragères quant à elles représentent près de 51 500 hectares dominées par la région de Tanger-Tétouan (32 500 hectares).

Arboriculture / Plantations fruitières

Cette activité est assez bien développée dans le Nord et représente près de 29% de la superficie agricole utile. Les plantations concernent notamment l’olivier, le figuier, l’amandier, les agrumes, etc.

L’arboriculture occuperait dans la région de Tanger-Tétouan près de 110 000 hectares nettement dominés par l’olivier qui représente près de 76% de la superficie arboricole de la région. L’essentiel des cultures arboricoles se concentrent dans la province de Chefchaouen qui représente à elle seule près de 65% des cultures arboricoles de la région. Dans la région de Taza-Al Hoceima-Taounate-Guercif, les terres dédiées à l’arboriculture représentent près de 281 000 ha (30% de la SAU) avec une prédominance de l’oléiculture.

Les produits fruitiers (olives, amandes, figues) et leurs dérivés (huile d’olive, confiture, amandes séchées) sont dans certaines zones réputés pour leur qualité et perçus comme produits de terroirs commercialisés de plus en plus à travers des mécanismes de mise en valeur (emballage, conditionnement, salons, etc.) à travers des coopératives pour certaines très dynamiques (ex : fromage de chèvre de Chefchaouen).

Cultures maraichères

Les cultures maraichères sont assez bien développées dans la région de Tanger-Tétouan. Elles y étaient pratiquées, lors de la campagne 2005-2006, sur une superficie de 29 300 ha environ. Plus de 56% de cette superficie relèvent de la province de Larache qui dispose de périmètres irrigués plus importants comparativement aux autres provinces de la région. La production totale des légumes frais est de l’ordre de 6,2 millions de quintaux avec un rendement moyen de 211,8 quintaux/ha. Si on exclut la filière fraise qui semble être en train de se développer de manière spectaculaire, le secteur maraîcher continue de souffrir d'une faible diversification avec la prédominance de trois cultures: la pomme de terre de saison, le melon et la tomate industrielle. Dans la région de Taza-Al Hoceima-Taounate-Guercif, les cultures maraichères sont plus en retrait représentant près de 10 000 hectares et seulement près de 1% de la superficie agricole utile.

Cultures industrielles et oléagineuses

Les cultures industrielles concernent essentiellement la canne à sucre, la betterave à sucre ainsi que les cultures oléagineuses.

Au niveau de la région Tanger Tétouan, le périmètre du Loukkos (zone relevant de la province de Larache) constitue l'une des principales zones de production des cultures sucrières au Maroc. Il a l'avantage de produire à la fois la betterave en bour et en sol irrigué et la canne à sucre en zone irriguée. Elles occupent en moyenne respectivement environ 5.000 ha et 4.200 ha, soit l'équivalent de 10 % de la superficie betteravière nationale et 20% des plantations de la canne à sucre du pays.

A l'échelle de la région, les cultures sucrières jouent un rôle important dans le développement local à travers la dynamique qu'elles créent, tant sur le plan agricole (culture locomotive en matière de transfert de nouvelles technologies) que socio-économique (amélioration et sécurisation des revenus des agriculteurs, conditions d'écoulement, création de l'emploi, contribution à l'alimentation animale, etc.). En ce qui concerne la betterave à sucre, la production se concentre exclusivement à Larache qui a réalisé à elle seule près de 29% de la production nationale dans la campagne 2008-2009.

Les cultures oléagineuses concernent la province de Larache et dans une moindre mesure celles de Tétouan et Taounate, le niveau de production des régions du Nord est important avoisinant près de 20% de la production nationale lors de la campagne 2008-2009 (206 500 quintaux).

Superficie et production des cultures oléagineuses (sup en 1000 ha et production en 1000 qx) pour la campagne 2008-2009
Province/préfecture Production Superficie
Larache 181,9 7,5
Tanger 23,9 3,1
Taounate 0,7 0,1
Total Nord 206,5 10,7
Total National 1034,5 67,2
% Nord/National 20,0 15,9

Source : Annuaire statistique 2010

Elevage

Les régions du Nord comptent un important cheptel bovin évalué à 547 800 têtes en 2009 soit près du cinquième du cheptel national total. Ce cheptel permet tant la production de viandes que la production des produits laitiers avec l’existence de deux grandes sociétés-coopératives de production de lait (Tétouan - Colainord et Tanger- Sialim) d’une capacité totale de près de 420 000 litres/jour.

Par ailleurs, le cheptel des régions du Nord est dominé par les caprins et les ovins. Les caprins dominent dans la région de Tanger-Tétouan avec près de 603 200 têtes, suivi des ovins avec près de 518 200 têtes, des bovins avec près de 290 100 têtes et enfin des équidés et animaux de trait avec près de 135 600 têtes (Chiffres 2006). Les caprins sont par ailleurs caractéristiques des zones montagneuses où ils permettent tant l’approvisionnement en viande qu’en produits laitiers et fromages traditionnels. Le Jban (fromage de chèvre traditionnel du Nord) est un produit de terroir réputé. Cette région produit également près de 220 millions de litres de lait.

La région de Taza- Al Hoceima- Taounate est dominée par les ovins avec près de 1 075 000 têtes, suivi des caprins avec près de 369 800 têtes, des bovins avec près de 221 800 têtes et enfin des équidés et animaux de traits avec près de 198 200 têtes (Chiffres 2008).

Il est également à noter que la production avicole et de viande blanche se développe assez rapidement dans la région de Tanger-Tétouan, l’année 2006 ayant vu l’abatage de près de 3,8 millions de poulets générant près de 5 768,4 tonnes de viande blanche. Cette région produit également près de 20 millions d’œufs. Enfin, il est à noter l’existence de dynamiques activités apicoles autour de coopératives locales qui commercialisent les miels du terroir pour une production de près de 366 tonnes. 

Développement du secteur agricole

L'agriculture au Maroc a été toujours un secteur stratégique pour le développement socio-économique du pays. A cet effet, un plan de développement du secteur appelé « Maroc Vert » a été instauré en 2008, dont les objectifs sont :

  • Un objectif économique : développer une agriculture intensive et moderne
  • Un objectif social : moderniser la petite agriculture et améliorer les revenus des petits fellahs
  • Des outils : agrégation, développement d’infrastructures, formation, assistance technique
  • Près de 150 milliards de DH d’investissement proposés d’ici 2020 et une valeur ajoutée appelée à être multipliée par 2,5 

A l’échelle régionale, le plan vert est matérialisé par les plans agricoles régionaux (PAR) qui sont des feuilles de route pour le développement agricole dans les 16 régions, déterminant des objectifs à atteindre à travers la réalisation de 1 500 projets d’agrégation agricoles.

Plans Agricoles Régionaux (PAR) du Nord

Pour la Région Tanger-Tétouan, l’investissement global est estimé à 8,2 milliards de DH durant la période 2010-2020. 33% de ce montant concerne le développement de systèmes de production végétale, 12% le développement des systèmes de production animale et 55% de la somme porte sur les projets transverses.

L’Etat prendrait en charge 56% des investissements alors que les producteurs agrégés et les agriculteurs supporteraient les 44% restants. Au total, 115 projets sont programmés dont 43 projets dans le pilier I (agriculture moderne et intensive) et 72 projets dans le pilier II (mise à niveau de la petite agriculture).

La production végétale des deux piliers est dotée d’un investissement de 2,7 milliards de DH, dont 85 projets visant l’extension et l’intensification de la production de betteraves sucrières et de cannes à sucre, l’extension et la valorisation de la production d’agrumes, d’avocats, d’olives, de fraises et l’extension des superficies d’amandiers, figuiers, et pruniers ainsi que la valorisation de la production de pommes de terre par l’installation d’unités frigorifiques.

La production animale des deux piliers est dotée d’un investissement de 983 MDH pour à la réalisation de 30 projets notamment d’agrégation de la production laitière par le développement de la production de lait caprin, la création de centres d’engraissement de taurillons laitiers et la construction et la réhabilitation d’abattoirs (8). Concernant les viandes blanches, l’objectif est d’ouvrir des unités de production de poussins, créer un complexe d’abattage et de transformation de produits avicoles et réhabiliter/ aménager la station apicole de Lalla Mimouna.

La production végétale et animale des deux piliers est accompagnée de projets et d’actions transverses à hauteur de 4,5 milliards de DH relatifs à l’aménagement de terres, les projets de R&D et à l’installation d’une station arboricole pilote.

L’investissement total de la région de Taza-Al Hoceima-Taounate est estimé à 5,2 milliards DH. Pour la production végétale, l’investissement potentiel, estimé à 3,5 milliards DH soit 68% du total porterait sur 65 projets visant notamment la production et l’agrégation du blé dur/tendre ainsi que la production de semences d’orge et de blé dur/tendre. Le plan agricole prévoit également l’extension et le renouvellement des plantations d’agrumes et l’agrégation de leur production, l’extension et l’intensification d’oliviers accompagnée de la production et transformation d’olives. Il concerne également l’extension, la réhabilitation et la valorisation des amandes, des figues et l’intensification de la culture du câprier.

Dans la production animale, le plan prévoit le lancement de 10 projets phares qui profiteraient d’une enveloppe de 488 millions de DH (9% du total d’investissement). Ces projets ont pour objet essentiellement l’intensification et l’agrégation de la production laitière et la valorisation du lait de chèvres comme produit du terroir. Ils visent, en outre, à améliorer la productivité du cheptel ovin, de créer des ateliers d’engraissement des taurillons et d’intensifier la production de viande caprine. Enfin, le plan prévoit de créer un centre apicole régional et de développer l’agrégation sociale dans l’apiculture (soutient les coopératives).

Pêche

La pêche maritime est un secteur économique qui permet d’offrir des produits alimentaires aux populations, des matières premières pour les industries de transformation et l’export et de créer des opportunités d’emploi.

Les régions du Nord disposent d’un potentiel halieutique important avec près de 400 km de côtes, 11 ports de pêche et plusieurs points de débarquement aménagés. Les plus importants ports sont ceux de Tanger, Al Hoceima, Larache et Md’iq. La flotte de pêche se constitue de près de 2500 unités et inclut notamment les unités traditionnelles (canots à rame et moteur) qui dominent la flotte, les palangriers, les chalutiers et sardiniers. La production annuelle moyenne de la flotte pour l’année 2010 a été estimée à 40 125 tonnes pour une valeur de près de 539 MDHS. Les poissons industriels (sardine, anchois, etc.) paraissent prédominer parmi les captures (jusqu’à près de 80% du total voire plus).

L’effectif des marins pêcheurs exerçant leur activité dans la flotte de la région de Tanger-Tétouan avoisinait les 14 000 marins en 2006. Le nombre des marins actifs à bord des différentes unités de pêche dans la région de Taza- Al Hoceima- Taounate est de l'ordre de 3200 dont 1900 marins sont embraqués à bord des unités de la pêche côtière et 1300 à bord des canots de pêche artisanale.

Débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale par port au cours de l’année 2010
Province/préfecture Poids en tonne Valeur en KDH
Al Hoceima 10 785 117 221
Cala iris 389 3 246
Jebha 868 7310
M'diq 5298 68 715
Martil 1 27
Oued Laou 1141 4 018
Fnideq 110 2 933
Ksar Sghir 126 5 207
Tanger 7 558 183 708
Assilah 42 1 052
total nord 40 125 539 264
total national 1 086 249 4 225 388
% nord/national 4% 13%

Source : ONP – Rapport statistique 2010

Il est à noter que la province d’Al Hoceima dispose d’une unité de conditionnement du poisson frais agréée, traitant près de 3 218 tonnes annuellement (poissons blancs, crustacés, céphalopodes et espadon).

Enfin, il est à noter que le secteur de la pêche au Maroc vient d’être doté d’une nouvelle stratégie de développement à l'horizon 2020 baptisée « Halieutis». Halieutis est une stratégie intégrée, ambitieuse et globale. Le plan " Halieutis " prévoit la concrétisation d'un certain nombre de projets phares de transformation et de valorisation des produits de la mer, avec à leur tête la création de trois pôles de compétitivité, à savoir Tanger, Agadir, et Laâyoune-Dakhla, devant mobiliser des investissements de 9 milliards de Dirhams. Outre atteindre un PIB de près de 21 milliards de DH à l’horizon 2020, la stratégie Halieutis a pour ambition de passer, à la même échéance, de 61 650 emplois actuellement à 115 000. Au niveau des emplois indirects, il s’agit d’atteindre le nombre de 510 200. Quant à la production halieutique, l’objectif visé est de dépasser en 2020, 1,6 million de tonnes. Le pôle de compétitivité halieutique de Tanger devrait participer avec les autres mesures au renforcement du secteur dans les régions du Nord.